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Il est 22 h 30. Mon ami vient de province et espère arriver vers 23 h à l’hôtel à la Défense. Après une petite collation j’erre dans les boutiques de Pigalle. Toujours les mêmes envies : latex, cuir, vynil. Pas les talons ici. Pour ces articles, je me laisse guider par les coups de cœur au hasard de mes pas.
Par discrétion pour lui dans son hôtel, par confort pour moi dans le restaurant, la rue et les magasins, je suis en homme. Mais j’ai pu me changer et me préparer avant la soirée. Ce sera glamour. Noir. Guêpière dentelle noire et bas noirs à revers dentelle noir et filets rouges. Sensation du lycra sur les jambes sous mon jean et mes chaussures d’homme lacées. Le pull recouvre le haut.
Dans le métro, je pensai à ce décalage entre le voyageur anodin et la femme aimante qui sera dans les bras d’un homme un peu plus tard.
Je ne le connais pas. Nous avons, bien sur, eu une conversation téléphonique. Elle m’a permis de voir que nous vibrions au même diapason. L’entente sur les modalités s’est faite dans la foulée des évocations de nos désirs réciproques. J’aime permettre à mon partenaire d’aller ou bout de ses désirs de plaisir.
Ayant sans doute l’habitude, il est allé rapidement au choix de l’horaire et du processus d’entrée en matière. Je file directement dans la salle de bain, me change, me maquille sur mon fond de teint déjà mis. Il ne me verra qu’en femme.
Après, je ne sais pas encore ce qui se passera. Plaisir d’une rencontre nouvelle.
Je n’ai que très rarement été déçue. J’ai cependant dans mon sac une paire de ballerines qui me permettrait de sortir rapidement et plus discrètement qu’avec des talons de 11cm d’une situation dangereuse. J’ai cependant indiqué à une amie à quel endroit j’allais, en lui laissant le numéro de téléphone.
Dans l’immense majorité de mes rencontres, je me sens fondre dans les bras d’un homme, toujours aussi fleur bleue après quelques années d’existence… Toujours surprise de perdre ainsi ma rationalité, je me délecte de ce vertige qui me gagne, pour ensuite lâcher prise et offrir tout de moi.
C’est totalement en femme, même s’il m’est souvent demandé d’être active, que je me livre à mon ami. Les peaux alors vibrent, et c’est une symphonie qui me berce.
A 23 heures, je suis à proximité de son hôtel, prenant un café en attendant qu’il m’indique son numéro de chambre. Le téléphone vibre : « oui je suis à côté… j’arrive ». Je monte. Comme convenu la porte est ouverte, je me glisse dans la salle de bain, sac à la main. La transformation a lieu, avec toujours cette hantise de ne pas plaire, qui me noue l’estomac a chaque rencontre…
Les talons claquent sur le carrelage. Pas de parfum, par discrétion et pour ne pas provoquer une éventuelle scène de ménage s’il rentrait chez lui. Prête.