Partager l'article ! Soir d'orage: Mélange de chaleur et douceur de l'amour, violence de l'orage, froideur de la pluie, ruissellement de l'eau sur le corps ou le vis ...
Mélange de chaleur et douceur de l'amour, violence de l'orage, froideur de la pluie, ruissellement de l'eau sur le corps ou le visage. Quelle est la cause dominante de cet instant de plaisir?
Escarpins, bas fins, tailleur classique à la sortie d'une soirée douce au restaurant.
La soirée pour la préparation de laquelle il est inévitable de passer quelques heures à préparer le moindre détail, qu’il soit corporel, vestimentaire… Celle ou il faut briller par son esprit pour faire croire que l’on ne met pas l’essentiel de son investissement dans son apparence. La soirée où l’on rêve de répondre à un commentaire approbateur de la robe ou de la tenue par une feinte indifférence.
Nous courrions, en riant de la pluie, vers la voiture garée le long d'un trottoir, seulement partiellement bitumé jusqu'à une rangée d'arbres plantés dans la terre, sous un de ces gros orages bruyant et lumineux qui ne dure pas longtemps, mais qui lessive bien, et laisse trempée et refroidie.
Alors que mon compagnon s'active à ouvrir la porte, je me mets à l'abri le long du beau et grand tronc d'arbre le plus proche, dont les hauteurs se noient dans la nuit rendue mouvante par les trombes d’eau.
Un de mes escarpins enfonce son talon dans la boue, et naturellement, bougeant le pied, je me déchausse involontairement. Le bas fin, dont la teinte masquait à peine mes ongles vernis, s’enfonce partiellement dans la boue sauvage.
La matière entoure mon pied qui s’enfonce dans ce sol devenu mouvant. L'eau ruisselle sur la cheville qui s'enfouit dans l’aspiration molle, tandis que l’autre jambe reste cambrée dans son escarpin à talon aiguille posé sur un sol moins meuble. Mes mouvements du pied déclenchent cette sensation propre au nylon mouillé qui titille la peau. Ces impressions surgissent et se confrontent brutalement avec le souvenir de la chaleur des effluves de la prune prise après le café, de celles du parfum qui m’environnait durant tout le diner, accompagné des sourires amoureux de mon vis-à-vis.
Celui-ci voyant ma détresse vient à la rescousse, me prends dans ses bras pour m'éviter de tomber. Sans concertation, dans un même élan, nos lèvres se rencontrent et nous échangeons des baisers fougueux. Nos frissons ne doivent rien à la température.
Nos sens se sont aiguisés sur le bord de cette route ou nul ne passait, au milieu du bruit de cette grosse pluie qui se fracasse sur la carrosserie, le bitume, et qui s'assourdit dans le flux de la pluie qui se déverse en petit flot.
Bruit, caresses, étreintes, fulgurance des éclairs, lieu inadapté... un instant de bonheur sensuel, visuel. Son sexe et l’amour. Ma cuisse et les élastiques du porte-jarretelles, la culotte déportée en tension sur une fesse.. Basculement des sens, souvenir.